mardi 23 décembre 2014

Imparfaits, Libres et Heureux


Imaginez-vous dans une rame du métro Toulousain, et soudainement quelqu'un se met à annoncer le prochain arrêt à haute et intelligible voix. Mais qu'est ce que c'est que cet(te) hurluberlu(e) ? Arrêt suivant, le voilà qui recommence ! Echanges de regards gênés dans le wagon, sourires...
Que pensez-vous de cet individu étrange ? Il est peut-être en thérapie pour lutter contre sa phobie de la honte.

C'est en tous cas ce que pratique régulièrement Christophe André avec ses patients pour leur permettre de surmonter leur peur d'avoir honte dans leur vie quotidienne.

Je viens de terminer ce livre "Imparfaits, Libres et Heureux" que m'a offert il y a un siècle mon amie Cécile. Je crois d'ailleurs que c'était à Noël dernier !


Il faut dire que Christophe André a la plume "dense" et souvent après la lecture de quelques pages, je devais m'arrêter tant les découvertes étaient nombreuses et les applications infinies dans ma vie de tous les jours.

J'ai donc appris ce que sont les hautes et les basses estimes de soi, la différence entre estime et confiance en soi, les estimes fragiles.
J'ai compris pourquoi certains sont hautains et inaccessibles et pourtant si mal dans leur peau, et pourquoi d'autres se contentent d'une toute petite vie.

Ce que j'ai compris surtout, c'est qu'une bonne hygiène de l'estime de soi est essentielle à nos relations aux autres, à des relations équilibrées, saines et constructives. 

Evidemment il en est de même pour nos enfants. Après la lecture de ce livre, je vois mes enfants sous un autre angle, et surtout je peux leur donner des petits trucs pour remonter leur estime de soi, leur parler en positif : "tu as déjà mis tes chaussures ?!". Cela a surtout renforcé mon envie de continuer dans la communication non violente.

Pour résumer tout ça, laissez-moi vous donner un exemple : Je sors avec des amis ce soir. Je peux passer la journée à me demander comment je vais m'habiller - qu'est-ce qu'elle avait dit déjà ? Que ce pull m'allait bien ?- Comment intervenir dans la discussion - Arg ils vont encore se moquer de moi au sujet de la dernière fois. Est-ce que j'y vais alors ? Oui mais si je n'y vais pas ils vont penser quoi ?
Ou alors, je peux choisir de sortir ce soir avec mes amis, passer la journée à me réjouir de ce moment, ne pas mettre le pull qui gratte mais un vêtement qui me plait et dans lequel je me sens bien. Je peux choisir d'être moi et de dire ce que je pense, d'être honnête avec moi même et avec mes amis ("Je n'aime pas quand vous parlez de moi comme ça, je me sens nulle"). En un mot je peux me respecter.

Evidemment ça change tout, notre perception du monde, et l'énergie que nous avons (puisque nous ne l'utilisons plus à d'interminables ressassements internes).
Et puis, connaitre les mécanismes de l'estime de soi, c'est aussi mieux comprendre son prochain, les mécanismes étranges qui parfois le pousse à faire des choses insensées à nos yeux.

J'ai beaucoup aimé la conclusion du bouquin, où Christophe André dit en bref qu'une fois notre estime bien en place, et bien on l'oublie pour se consacrer aux autres. Nous n'avons plus besoin de conscientiser cette hygiène de l'estime de soi, nous sommes solidement enracinés, nous pouvons nous tourner vers le monde.

Cécile, merci infiniment pour cette belle découverte, j'ai goutté chaque page de ce bouquin comme s'il s'agissait d'un Reese ;-)



lundi 15 décembre 2014

Pour une refondation de l'école



Voilà un sujet passionnant : l'Ecole. Savez-vous que l'école n'est pas obligatoire en France, mais que seulement l'instruction l'est ?
Environ 40 000 enfants français reçoivent une instruction en famille actuellement (voir ici pour plus d'infos).

Certains parents, qui rencontrent trop de difficultés avec leurs enfants à l'école, choisissent de les déscolariser pour passer du temps avec eux et les laisser apprendre, souvent à leur rythme et selon leur motivation. 

Décidément cette histoire d'éducation, c'est compliqué. Comment gérer les besoins physiologiques de l'enfant, son rythme propre d'apprentissage (certains enfants n'apprennent à lire qu'à 12 ans, quand ils en ressentent vraiment le besoin), les besoins des parents et les besoins de la société ?

Personnellement, j'ai envie de poser la question autrement : que souhaitons-nous pour les adultes de demain ? Que les plus forts, ceux avec le crâne bien plein, ceux qui ont su se conformer au moule, soient les dirigeants dociles de demain ? Et que les autres, la grande majorité, soient des laissés pour compte ?

Moi je rêve d'un accompagnement qui permettrait à l'enfant de sentir de quoi il a envie, comment il pourrait gérer les conflits et sa relation aux autres, avec une belle estime de lui. Un accompagnement finalement minimal, car le petit enfant n'est-il pas ainsi ? 
Il apprend à marcher, à manger tout seul. Souvent même il repousse l'aide de ses chers parents pour faire ses lacets seuls. Il se bat pour qu'on le laisse apprendre par lui même, pour qu'on arrête d'interférer avec ses mécanismes d'apprentissages propres.

Et si des pédagogies permettaient ça ? Et si l'école pouvait être réformée de manière à ce qu'une grande majorité d'enfants bénéficie d'un accompagnement bienveillant qui leur donnerait les supports et la liberté d'apprendre, qui leur montrerait le respect. Une école qui serait un espace d'apprentissage volontaire et pas de "bourrage de crâne" ?

Avec une école pareille, que serait la société de demain ?

C'est ce que nous découvrirons peut-être lorsque les enfants de la classe de Cécile Alvarez seront grands. Voyez vous-même dans cette courte vidéo :

vendredi 12 décembre 2014

Si j'aurais su, je serais né en Suède

Par où commencer ?

Voilà quelques années déjà que j'envoie par mail une petite newsletter à certains parents proches de moi. Cela fait un beau petit tas d'articles déjà à rédiger.
J'avais envie de commencer par quelque chose de joyeux. Alors, voilà c'est décidé, pour mon premier article, je vous invite à faire un beau voyage, dans un pays pas si lointain : la Suède.

Là bas, il y a 30 ans environ, les châtiments corporels ont été mis hors-la-loi. Que sont devenus les enfants traités sans violence physique ? Quels genre de parents sont-ils à présent ?

C'est ce que vous découvrirez en visionnant la vidéo ci-dessous :

Pourquoi ce blog ?

Il y a bien longtemps, des millénaires au moins, avant d'être une apprentie-maman, j'étais une super-maman-qui-sait-tout-bien-comment-il-faut-faire-avec-les-enfants. J'avais été élevée parfaitement (puisque j'étais parfaite) et j'aurais pu ouvrir un cabinet en conseil de parentalité tellement j'étais sure de moi. 
Oui mais, le voilà le "mais", ce vilain "mais" qui vous cisaille vos idées claires et bien prétentieuses. Oui mais un jour je suis devenue apprentie-maman pour de vrai. 


Tant que mon loulou était dans mon ventre, tout allait bien. 
Et ensuite et bien... ça ne s'est pas du tout passé comme je le pensais. 
Ca a même déraillé grave. 
C'est à l'extirpation, voyez-vous, que j'ai commencé à avoir des doutes. 

Comment ça, mon fils ne dort pas ? Comment ça il se rebelle ? Comment ça je ne peux plus avoir une vie culturelle/personnelle/sportive ? 
Et puis qu'est-ce que je vois dans les yeux de ce petit impertinent ? De la colère ! De la colère contre moi sa mère ? Mais vous n'y pensez pas !! 

En réalité il y a un jour précis, un jour qui n'était pas fait comme les autres, un jour où cette histoire a vraiment commencé. Mon bonhomme avait 5 mois, et je ne sais pas ce qu'il voulait (ou ne voulait pas d'ailleurs), mais ça ne m'allait pas du tout, mais pas du tout du tout. Alors j'ai tapé sur sa main. Pour m'affirmer, pour lui dire que moi je n'étais pas d'accord, pour qu'il change d'avis, pour qu'il change tout court. Mais ce jour-là, ce que j'ai vu dans les yeux de mon fils m'a interloqué.

J'y ai vu de la peur

Mon fils avait peur de moi, sa mère, qui l'aimait et qui voulait le mieux pour lui. Et alors me voilà rendue dans un état de "zut en fait, je ne sais pas vraiment comment m'y prendre". 

C'est là que ça s'est vraiment compliqué. J'ai cherché, cherché, comment faire alors ? Si les principes éducatifs que j'avais en tête ne fonctionnait pas, je n'allais certainement pas verser dans le laxisme, en faire un enfant pourri-gâté, céder à tous ses caprices, lui permettre d'être un enfant roi ! Ah non alors !
Je suis retournée à mes bouquins chercher des pistes.

La bonne nouvelle, c'est que j'en ai trouvé, et plein !! 

De piste en piste, je me suis retrouvée sur le chemin de la parentalité bienveillante.

Et puis ensuite, et bien ensuite... j'ai eu deux autres enfants, et c'est grâce à ma tribu, épaulée par un compagnon sur le même chemin, que j'ai grandi, que j'ai compris tout un tas de choses merveilleuses dans la relation à l'autre. Mes enfants ont grandi en même temps que moi, et m'ont accompagnée eux aussi, au fil de mes découvertes et de mes erreurs, sur le chemin d'une parentalité bienveillante, positive, et respectueuse.

Et vous savez ce qui est le plus génial ? C'est qu'après 8 années de découvertes, ça ne s'arrête pas ! Je découvre encore et encore de nouvelles façons de voir les choses, je remets en doute les convictions qui sont les miennes, bref cent fois sur le métier je remets mon ouvrage.

Voilà pourquoi ce blog : pour partager avec vous mes découvertes, sur l'enfance en général, sur l'allaitement, le maternage, sur les relations humaines, sur l'alimentation des enfants. Sur le comment vivre avec ces petits êtres qui feront les adultes de demain. Comment les accompagner pour qu'ils s'épanouissent pleinement et deviennent des adultes heureux. 

Car finalement, quel est le but de la vie sinon de profiter de chaque instant, d'être heureux et de partager ce bonheur ? 

Nous sommes tous des parents bienveillants, j'en suis convaincue. Nous aimons tous nos enfants, nous les chérissons, nous voulons le mieux pour eux, nous faisons du mieux que nous pouvons pour leur offrir une belle vie. Parfois, nous manquons d'outil, nous sommes démunis face aux situations que nous rencontrons. C'est pourquoi j'ouvre ce blog pour peut-être vous aider à trouver vos propres outils et à comprendre certains des mécanismes qui régissent les relations parents-enfants.

Au plaisir d'y lire vos commentaires et vos pistes de réflexions !